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Pourquoi le jeudi de l’Ascension est-il férié ?

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Après vous avoir raconté les origines des deux premiers jours fériés de ce mois de mai 2018, en commençant par l’histoire de la fête du Travail le 1er mai, puis par le jour de la Fête de la Victoire du 8 mai, nous allons continuer notre découverte des jours fériés en nous intéressant cette fois-ci au jeudi de l’Ascension, qui tombera le 10 mai prochain, soit un jeudi bien entendu ! Alors, pourquoi ce jeudi est-il férié ? Que célèbre-t-on exactement lorsque l’on parle de l’Ascension ? Quelle histoire se cache derrière ce nom et comment est calculé sa date exacte chaque année ? Nous allons tenter de répondre à toutes ces questions ensemble tout de suite !

L’Ascension, dernière étape de Jésus Christ sur Terre

(Source photo) L’Ascension est une fête chrétienne, qui se trouve dans la continuité de la fête de Pâques, et qui annonce l’arrivée de la Pentecôte dont nous parlerons plus en détails dans un prochain article ! En effet, comme nous l’avons vu dans l’article que nous avons précédemment consacré aux origines de la fête de Pâques, un savant calcul, très ancien, permet de calculer à quelle date précise tombera le jour de Pâques. En fonction de cette date, qui varie chaque année, l’Ascension aura lieu 40 jours plus tard, et la Pentecôte 50 jours plus tard, soit 10 jours après l’Ascension. Ces trois dates sont donc dépendantes les unes des autres.

Cette fête chrétienne prend sa source dans l’histoire de Jésus Christ, et, en toute logique, l’Ascension est elle-aussi liée à la fête de Pâques. A Pâques, Jésus Christ est crucifié puis il est ressuscité; il apparaît alors plusieurs fois auprès de ses apôtres. 40 jours plus tard, c’est sa dernière apparition physique devant ses disciples, et il leur annonce que, dix jours plus tard, le Saint Esprit viendra sur eux, afin que ces derniers deviennent alors les témoins de Jésus « […] jusqu’aux extrémités de la terre. » Après avoir dit ces mots, les disciples voient Jésus s’élever et disparaître dans le ciel. D’où le choix du terme « Ascension », qui vient du latin « ascensio », désignant l’action de « monter vers ».

Le chiffre 40, très présent dans la Bible

arche noé

Si vous connaissez la Bible et les récits qui s’y trouvent, le chiffre 40 devrait vous rappeler plusieurs passages différents ! En effet, ce sont bien 40 jours et 40 nuits de déluge que Noé dût affronter lorsqu’il était dans son arche, avant de pouvoir ouvrir à nouveau la fenêtre qu’il y avait construit ! (Source photo) De même, Moïse se retire 40 jours dans la montagne, sans manger ni boire, avec les tables de Loi où il écrit les dix Commandements dictés par Dieu.

Si on en reste à l’histoire de Jésus Christ, plusieurs épisodes le concernant tournent autour de ces 40 jours : tout d’abord le passage de la Tentation du Christ par Satan lorsque Jésus était dans le désert, sans manger ni boire durant 40 jours, et que Satan essayait de le tenter. Ensuite arrive le passage des 40 jours après la résurrection de Jésus, entre Pâques et l’Ascension donc; mais, avant Pâques, a également lieu le Carême, une période de jeûne qui dure 40 jours, permettant ainsi de se préparer à la Commémoration de la Résurrection du Christ.

Ces 40 jours semblent donc symboliser, pour les chrétiens, une période d’attente, mais aussi d’épreuve, du fait qu’à chaque passage biblique les protagonistes doivent passer par 40 jours difficiles pour atteindre leurs objectifs !

L’histoire de la fête de l’Ascension en France

Consulado-Napoleon-Bonaparte

L’Ascension du Christ est fêtée dans la Gaule depuis la fin du IVème siècle, avec parfois la célébration de la Pentecôte dans la même période, puisque ces deux fêtes n’ont que 10 jours d’écart. Et, après le Concile d’Orléans de l’an 511, auquel le Roi Clovis Ier convoque 32 évêques du Royaume des Francs, les trois jours précédant l’Ascension doivent alors servir à célébrer les Rogations, une période de prières accompagnées de processions, afin de préparer l’Ascension. En 567, les conciles de Tours et de Lyon rendent également ces trois jours fériés; et, jusqu’au Xème siècle, ces Rogations se répandent petit à petit dans tout l’Occident.

(Source photo) Lors du Concordat de 1801 signé entre Joseph Bonaparte – le frère et représentant de Napoléon Ier – et le cardinal Ercole Consalvi – secrétaire d’Etat du Pape Pie VII et son représentant -, les relations entre l’Etat et les différentes religions sont organisées. Seules quatre fêtes chrétiennes restent alors des jours fériés : l’Ascension, l’Assomption, Noël et la Toussaint. Et, en 1905, l’adoption de la Loi de séparation des Eglises et de l’Etat, créée par le député Aristide Briand, montre une volonté d’imposer en France une certaine laïcité, mais sans aller dans l’excès pour autant. Les 4 jours fériés cités précédemment sont dès lors conservés, ainsi que le lundi de Pâques et le lundi de Pentecôte. Ces deux derniers ont été eux-mêmes déclarés comme jours de repos en 1886, durant la Troisième République, sous la présidence de Jules Grévy et du gouvernement de Charles de Freycinet.

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