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Que célèbre-t-on le 8 mai, jour de la Fête de la Victoire ?

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Après vous avoir parlé, dans notre article précédent, de l’origine de la Fête du Travail le 1er mai, nous allons maintenant continuer sur notre lancée en vous racontant l’histoire lié au deuxième jour férié du mois, le 8 mai ! Ce férié est en fait nommé le Jour de la Victoire, mais quelle victoire est célébrée ce jour-là ? C’est ce que nous allons voir ou revoir ensemble, lors d’un petit rappel historique du siècle passé !

Le 8 mai 1945, « capitulation sans condition » de l’Allemagne

Ardennenoffensive, Soldaten in Schützenpanzer

(Source photo) Le 1er septembre 1939 commence la deuxième grande guerre que le Monde ait connu, la 2nde Guerre Mondiale. Ce conflit oppose le camp des Alliés, composé principalement par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Union Soviétique et la France; avec les forces de l’Axe, dont font partie l’Allemagne, le Japon et l’Italie. Ce conflit qui s’est étendu dans le Monde Entier a duré exactement 6 ans et 1 jour, puisqu’il s’est vraiment terminé le 2 septembre 1945 lors de la capitulation japonaise. Le bilan de cette Guerre est horriblement élevé avec plus de 60 millions de morts dont une majorité de civils : c’est le pire conflit ayant eu lieu sur la Planète, auquel 61 pays ont participé.

Si la date définitive de fin est en septembre 1945, c’est toutefois la date du 8 mai 1945 qui est célébrée en France, puisqu’elle correspond en fait à la fin des combats sur le sol européen, avec la « capitulation sans condition » de l’Allemagne nazie. En effet, le 30 avril 1945, Berlin, capitale de l’Allemagne nazie, est à ce moment-là prise d’assaut de tous les côtés, sans parler des nombreuses bombes qu’elle reçoit. L’Armée Soviétique en prend donc le pouvoir ce 30 avril, ce qui conduit Adolf Hitler, Führer du Reich Allemand, à se suicider le jour-même dans son bunker.

La veille du jour de son suicide, Hitler rédige un testament dans lequel il désigne Karl Dönitz, grand-amiral de l’Allemagne nazie et l’un de ses plus fidèles soutiens, pour lui succéder en tant que nouveau président du Reich, soit le nouveau Führer. Ce testament entre donc en vigueur dès le 1er mai 1945, et Dönitz profite alors de ses nouvelles fonctions et de la disparition d’Hitler pour négocier avec les Alliés les redditions allemandes que ces derniers seraient prêts à accepter. Dönitz essaie également de faire en sorte que les militaires allemands soient faits prisonniers par les Alliés Européens, afin d’éviter qu’ils ne tombent entre les mains des Soviétiques et qu’ils ne soient alors exécutés ou déportés en Sibérie.

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(Source photo) Le 7 mai 1945, c’est dans l’enceinte du « Collège Technique et Moderne » de Reims que l’Officier général Alfred Jodl signe la reddition sans condition des forces armées allemandes, représentant alors le Haut Commandement des forces armées allemandes et son président Karl Dönitz. Lors de la signature, le seul représentant de l’Union Soviétique présent sur place est le général Ivan Sousloparov, qui prend la décision de signer pour les soviétiques, n’ayant à cette époque aucun moyen de prévenir rapidement Staline. Mais ce dernier, lorsqu’il apprend la nouvelle, n’accepte pas que la capitulation des Allemands se soit déroulée de cette façon, et il exige donc qu’une nouvelle cérémonie officielle ait lieu dès le lendemain à Berlin, où les soldats de l’Armée Rouge sont en majorité.

Le 8 mai 1945, Staline envoie donc le maréchal Joukov, en tant que représentant du Haut Commandement des forces de l’Union Soviétique à Karlshorst, un quartier de Berlin où sont également réunis les autres représentants des Alliés : le Royaume-Uni, les Etats-Unis et la France. A 23h01 – heure d’Europe Centrale – est signé le second acte de capitulation entrant en vigueur immédiatement. Toutefois, du fait du décalage horaire, il est 1h01 le 9 mai pour l’Union Soviétique à ce moment-là, ce qui explique que dans tous les pays de l’ex URSS, et notamment en Russie, ce Jour de la Victoire soit célébré le 9 mai et non le 8, comme en Europe.

Le 8 mai, jour de commémoration fixé dès 1946

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(Source photo) Le 7 mai 1946, une loi française prévoit que la commémoration du 8 mai 1945 sera fixée tous les 8 mai si cela tombe un dimanche, sinon le dimanche juste après. Toutefois, cet événement n’est pas vraiment suivi, malgré les demandes des associations d’anciens combattants souhaitant que le 8 mai devienne un jour férié et non travaillé. Une loi de 1953 déclare alors le 8 mai comme un jour férié consacré à la Commémoration, mais qui ne sera pas chômé; néanmoins, cette loi relance l’importance de ces cérémonies de commémoration, tout du moins jusqu’en 1958.

Car, en 1959, le Général De Gaulle, alors président de France, qui souhaite se réconcilier avec l’Allemagne, annule la loi de 1953, afin que le 8 mai ne soit plus un jour férié, et les Commémorations auront dorénavant lieu le second dimanche de Mai. Mais, en 1968, le Général De Gaulle revient sur sa décision, en refixant les Commémorations le jour-même du 8 mai. Et le président Valéry Giscard d’Estaing, en 1975, décide de supprimer totalement toutes commémorations de la victoire de 1945, afin d’aller dans le sens d’un avenir européen commun pacifique.

Mais les associations des anciens combattants sont révoltées par cette décision et, c’est sous la présidence de François Mitterrand qu’en 1981 que le caractère férié du 8 mai est remis en place, avec toutes les commémorations qui y sont rattachées. Le 8 mai apparaît donc dorénavant dans la liste des jours fériés inscrits dans le Code du Travail. De plus, depuis cette époque, chaque président de la République doit aller, tous les 8 mai, déposer une gerbe de fleurs devant la statue de Général de Gaulle qui se trouve sur la place Clémenceau dans le 8ème arrondissement de Paris. Puis le président doit ensuite aller raviver la flemme de la tombe du Soldat Inconnu, qui est située sous l’Arc de Triomphe; enfin, il rencontre les survivants de la 2nde Guerre Mondiale qui sont réunis ce jour-là. (Source photo)

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