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Kenya : écovolontariat dans la réserve de Kigio avec Projects Abroad

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Le Kenya est connu pour sa faune exceptionnelle. Girafes, éléphants, zèbres ou buffles… ce sont autant d’animaux que l’on imagine aisément parcourir la savane…
Ce que l’on sait moins, c’est que ces animaux sauvages sont vulnérables, et certains sont mêmes en voie de disparition…

Koifaire s’est intéressé pour vous à Projects Abroad, qui organise des missions de volontariat depuis plus de 20 ans déjà, et notamment à sa mission d’écovolontariat dans la réserve de Kigio.
Elisa Glangeaud, directrice de l’antenne française de Projects Abroad, a donc répondu à quelques-unes de nos questions.

Accès rapide :

• Koifaire : Bonjour ! Pourriez-vous présenter Projects Abroad à nos internautes ?

Elisa Glangeaud (directrice de l’antenne française de Projects Abroad) :
Origine : Projects Abroad est une organisation internationale de volontariat, d’origine anglaise, créée en 1992 en Angleterre, axée au départ sur les échanges culturels, principalement dans l’enseignement.

Actions et missions : L’un des objectifs de Projects Abroad est de mettre en adéquation les besoins de nos partenaires sur le terrain dans 28 pays d’action (de l’Asie à l’Afrique en passant par l’Amérique latine…) avec les demandes de nos volontaires.
Nous gérons donc à un niveau international des offres de volontariat et de stages.
Projects Abroad compte au total plus de 150 missions réparties dans ces 28 pays ainsi que 1689 partenaires.

Les volontaires : En 2012, plus de 8000 volontaires de 40 nationalités différentes ont fait appel à nous, ce qui fait donc de Projects Abroad la première organisation de volontariat au monde !

Projects Abroad permet à tous (à partir de 16 ans) de partir se faire une première expérience à l’étranger, dans des pays en voie de développement, sans qualification particulière.
Les profils sont donc très différents : des lycéens venus tester une voie professionnelle, des étudiants venus faire un stage dans le cadre de leurs études, des professionnels venus renforcer leur cv ou en vue d’une réorientation professionnelle, des retraités, etc…

En un mot, Projects Abroad s’adresse à toutes personnes désirant participer à la sauvegarde de l’environnement !

• Koifaire : Comment Projects Abroad choisit-il ses partenaires ?

Elisa Glangeaud (directrice de l’antenne française de Projects Abroad) :
Nos équipes permanentes, dans tous les pays d’action, peuvent identifier à tout moment un besoin dans un pays particulier. Dans ce cas-là, nous faisons alors les démarches nécessaires pour une action. Une équipe permanente est également chargée des partenariats au siège.
Parfois, il arrive qu’on nous contacte pour nous demander directement un partenariat.
Dans chaque cas, cette équipe évalue la demande selon des critères bien définis.

crédit photos : ProjectsAbroad
crédit photos : ProjectsAbroad

• Koifaire : Pourriez-vous nous résumez ce qu’est l’écovolontariat ?

Elisa Glangeaud (directrice de l’antenne française de Projects Abroad) :
L’écovolontariat est un engagement bénévole pour la nature, pour l’environnement et pour les animaux sauvages.

• Koifaire : Projects Abroad et l’écovolontariat : pourriez-vous nous en dire davantage ?

Elisa Glangeaud (directrice de l’antenne française de Projects Abroad) :
Les missions d’écovolontariat : Projects Abroad compte au total 10 missions d’écovolontariat dans des écosystèmes tous différents. Par exemple, nous proposons une mission d’écovolontariat en ce qui concerne la protection des coraux, une pour la biodiversité en Amazonie ou encore une autre mission axée sur l’agriculture biologique en Inde, etc…

Les missions d’écovolontariat sont ouvertes à tous et peuvent être validées en tant que stage pour des jeunes faisant des études en écologie, bio ou autre.
On est vraiment une porte d’entrée pour une première expérience dans ce domaine-là !
De plus, ces missions sont très populaires et attirent donc les amoureux de la nature voulant préserver leur planète.

Les écovolontaires : Le rôle des écovolontaires, à côté de nos partenaires locaux, est de préserver la faune et la flore via différents types d’actions, comme par exemple en menant des études sur la biodiversité, en participant à la reforestation des mangroves, en sensibilisant les populations à l’environnement, en faisant la promotion de l’agriculture biologique, etc…

Les écovolontaires intègrent des équipes de professionnels et grâce à leur participation, permettent d’accroitre l’efficacité des actions de préservation de l’environnement.

crédit photos : ProjectsAbroad
crédit photos : ProjectsAbroad

• Koifaire : Que pouvez-vous nous dire sur la biodiversité au Kenya ?

Elisa Glangeaud (directrice de l’antenne française de Projects Abroad) :
Une biodiversité exceptionnelle : Le Kenya est un pays particulièrement riche en biodiversité où la faune et la flore sont extrêmement variées. Par exemple, le Kenya compte près de 400 lacs, des zones de prairie, des zones semi arides, et des zones de forêts !
De plus, 35000 espèces connues d’animaux de plantes et micro-organismes y ont été recensées.

Une biodiversité menacée : Cependant, ces ressources sont menacées, en grande partie à cause d’activités comme l’agriculture ou le tourisme…

Les lions, les hyènes, les zèbres, les éléphants, et la fameuse girafe de Rothschild font partie de ces espèces menacées. La flore n’est pas en reste, puisque l’érosion ou encore l’introduction de pesticides ou de plantes invasives menacent les plantes natives de la région.

Le Kenya est sans conteste en train de perdre sa biodiversité de façon dramatique.
Par exemple, il ne reste actuellement que 3% de forêt par rapport à sa couverture originelle…
Certaines espèces sont même, à cause de l’activité humaine, en train de disparaitre 1000 fois plus vite que ce qu’elles devraient (selon des études scientifiques récentes).
Et chaque jour malheureusement, entre 35 à 40 espèces disparaissent…

Cette perte de la biodiversité menace aussi -selon le programme des Nations Unies – l’économie de l’Afrique de l’Est… En effet le développement économique du pays, lié en partie en tourisme, dépend beaucoup de toutes ces réserves…

Kenya, crédit photos : ProjectsAbroad
Kenya, crédit photos : ProjectsAbroad

• Koifaire : Quelle est la cause de la fragilité de cette biodiversité ?

Elisa Glangeaud (directrice de l’antenne française de Projects Abroad) :
Les causes de ces menaces sont nombreuses : l’accroissement de la population, le tourisme, le braconnage, la pollution, l’urbanisation également car de nombreuses zones sont rasées.
L’utilisation de pesticides pour l’agriculture et la présence de plantes invasives mettent également en péril la biodiversité…

• Koifaire : Que pouvez-vous nous en dire sur la situation géographique de la réserve de Kigio ?

Elisa Glangeaud (directrice de l’antenne française de Projects Abroad) :
La réserve de Kigio se trouve dans la vallée du Rift, qui s’étend du nord jusqu’au sud du Kenya. D’une surface de 1500 hectares, elle se trouve à 110km de Nairobi (la capitale du Kenya) et comprend 3 parcs nationaux.

Kigio, crédit photos : ProjectsAbroad
Kigio, crédit photos : ProjectsAbroad

• Koifaire : Pourquoi avoir choisi cette réserve ?

Elisa Glangeaud (directrice de l’antenne française de Projects Abroad) :
C’est une des zones où la production agricole est la plus soutenue du pays. Par conséquence, c’est une zone fragile… La réserve de Kigio a donc été choisie car sa fragilité est évidente.
De plus, il y a un écho favorable avec les organisations locales pour recevoir nos volontaires : il y a donc quelque chose à faire avec ses institutions locales pour qu’elles puissent récolter le fruit de notre travail.

La réserve de Kigio a également été choisie car elle regroupe une grande quantité d’espèces dont la plus grande population d’oiseaux de zone humides du pays avec ses 200 espèces.
Elle est aussi connue pour être la zone de refuge de la population de girafes de Rothschild, espèce particulièrement menacée dont il reste à ce jour moins de 670 spécimens…Les girafes de Rothschild sont menacées d’un risque d’extinction dans les cinquante ans à venir…

Girafe de Rothschild,crédit photos : ProjectsAbroad
Girafe de Rothschild,crédit photos : ProjectsAbroad

• Koifaire : Quelle sont les espèces rencontrées à Kigio ?

Elisa Glangeaud (directrice de l’antenne française de Projects Abroad) :
En plus de 200 espèces d’oiseaux et de la girafe de Rothschild, la réserve compte de nombreux mammifères comme des buffles d’Afrique, des zèbres des plaines, des antilopes, des impalas, des gazelles, des hyènes, des léopards, des hippopotames, et plus de 100 espèces de plantes endémiques… toutes ces espèces étant à préserver.

Biodiversité au Kenya, crédit photos : ProjectsAbroad
Biodiversité au Kenya, crédit photos : ProjectsAbroad

• Koifaire : Pouvez-vous nous présenter la mission d’écovolontariat qui est dédiée à cette réserve ?

Elisa Glangeaud (directrice de l’antenne française de Projects Abroad) :
Ce projet existe depuis près de un an, c’est donc un projet relativement jeune. Depuis le début, nous avons accueilli 95 volontaires.

L’objectif de la mission est de mener des études de terrain qui, à long terme, permettrons une meilleure protection animale et végétale.
La sensibilisation à travers la diffusion d’informations (sensibilisation locale des habitants) est aussi un objectif clef.
La protection de la girafe de Rothschild est aussi très importante dans le projet, car c’est un animal très menacé.
Les recherches effectuées jouent enfin un rôle crucial pour protéger ces espèces car il faut avoir des chiffres pour pouvoir les sauver.

Mission d’écovolontariat au Kenya

• Koifaire : Quels sont les partenariats qui ont été créés pour cette mission ?

Elisa Glangeaud (directrice de l’antenne française de Projects Abroad) :
Des partenariats ont été mis en place avec deux organisations locales : le « Girafe Research and Conservation Trust » et le « Kigio Wildlife Conservancy ».

Girafe Research & Conservation Trust
Girafe Research & Conservation Trust

Avec ces deux partenariats, Projects Abroad est un pionnier dans ces recherches car il n’en existe aucune autre en cours. De plus, la collaboration avec les Kenyans est permanente.
Les résultats des recherches scientifiques leur sont transmis régulièrement, et le travail de nos volontaires est très apprécié.

Enfin, il faut savoir également que Projects Abroad emploie plusieurs spécialistes kenyans de l’environnement de façon permanente.
La collaboration est donc très positive.

Réserve de Kigio, crédit photos : ProjectsAbroad
Réserve de Kigio, crédit photos : ProjectsAbroad

• Koifaire : Quelles sont les différentes actions réalisées lors de cette mission ?

Elisa Glangeaud (directrice de l’antenne française de Projects Abroad) :
Les activités auxquelles vont participer les volontaires vont varier selon les saisons, les migrations d’animaux et d’autres facteurs liés au cycle de la nature.

Il existe un large éventail d’actions comme :
– l’inventaire et le recensement de population d’oiseaux et de mammifères, selon différentes techniques d’observation et de suivi (ex : via des cameras pour les suivis nocturnes et diurnes)
– le défrichement de plantes invasives
– le nettoyage de toutes traces d’exploitations humaines
– la construction de réserves d’eau
– la construction d’abris pour observer la faune, de sentiers et chemins
– des études de biodiversité en partenariat avec les 2 organisations kenyanes
– des recherches sur les espèces en danger dont la girafe de Rothschild
– le contrôle d’érosion des sols (techniques scientifiques)
– la restauration des habitats pour la faune et la flore
– des patrouilles pour relever les pièges, contre le braconnage
– la sensibilisation et l’éducation à l’environnement dans les villages et écoles
– des activités pour renforcer les actions de la communauté: mise en place dans certains villages de pépinières pour réintroduire des espèces natives de la région

L’effet de ces missions peut être immédiat (ex : le défrichement de plantes invasives). D’autres prennent plus de temps…Mais dans tous les cas, ces activités sont un moyen de connaitre en profondeur les réalités du pays, bref de découvrir l’Afrique en étant utile.

Mission au Kenya, crédit photos : ProjectsAbroad
Mission au Kenya, crédit photos : ProjectsAbroad

• Koifaire : Quelle est votre plus grande fierté par rapport à cette mission ?

Elisa Glangeaud (directrice de l’antenne française de Projects Abroad) :
Nos actions vis-à-vis de la girafe de Rothschild, ainsi que la création d’une équipe qualifiée, dynamique, motivée qui anime nos volontaires et mène à bien les actions sont nos plus grandes fiertés !

Nous sommes également fiers d’utiliser des techniques de pointe dans la région, comme l’utilisation de caméras, ainsi que de partager les données récoltées pour qu’elles soient ensuite répliquées par d’autres réserves de la région.

• Koifaire : Est-il facile de sensibiliser les populations locales ?

Elisa Glangeaud (directrice de l’antenne française de Projects Abroad) :
La population est plus ou moins sensible à la protection, selon les secteurs.
En ce qui concerne le tourisme, les critères axés sur le respect de l’environnement commencent à se développer, et de plus en plus de touristes y sont sensibles.
Les sensibilisations auprès d’enfants fonctionnent aussi très bien car ils sont ouverts à ces discours et ce sont eux le futur du pays !
Notre équipe et nos volontaires travaillent donc dans les villages et les écoles.
Et il faut savoir que la biodiversité a été inscrite depuis peu dans les textes législatifs au Kenya notamment pour les activités agricoles ou de construction, ce qui constitue un encouragement.

• Koifaire : Depuis une vingtaine d’année que Projects-Abroad s’est lancé dans l’écovolontariat, trouvez-vous qu’il y ait une évolution des mentalités ou pas, en ce qui concerne la protection de l’environnement ?

Elisa Glangeaud (directrice de l’antenne française de Projects Abroad) :
D’une façon générale, il y a une réelle évolution des mentalités et une vraie prise de conscience. Dans l’écovolontariat, il y a beaucoup de demandes : les gens se sentent de plus en plus concernés. Sur l’ensemble de la planète, les mesures de protection sont popularisées, mais tout de même, pas assez ancrées dans les comportements !

Le rôle de nos volontaires est très important, car cela ne s’arrête pas qu’à la fin de leur mission.
Ils en parlent par la suite autour d’eux et sensibilisent alors leur entourage.
Nous encourageons vraiment les jeunes à s’investir dans ce genre de missions.

Mission au Kenya, crédit photos : ProjectsAbroad
Mission au Kenya, crédit photos : ProjectsAbroad

• Koifaire : Auriez-vous quelque chose à dire à nos internautes en ce qui concerne Projects Abroad en particulier ou l’écovolontariat en général ?

Elisa Glangeaud (directrice de l’antenne française de Projects Abroad) :
Tout le monde peut s’engager pour la planète et devenir citoyen du monde.
Toutes les volontés, quels que soient l’âge et le parcours sont les bienvenues, car c’est ça qui fait avancer les choses !

• Koifaire remercie Projects-Abroad pour le temps accordé pour cette interview.
N’hésitez pas à surfer sur le site de Projects-Abroad pour en savoir plus, ou encore à consulter les infos sur la mission d’écovolontariat au Kenya !

Note : toutes les photos sont tirées du site http://www.projects-abroad.fr

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