Tourisme
Séjour en chambre d’hôte : conseils pratiques pour une escapade réussie
La chambre d’hôte, ou Bed & Breakfast en anglais, est un type d’hébergement très apprécié des Français. Dans la majorité des cas, elle se trouve dans un lieu où l’offre est relativement faible (peu d’hôtels ou locations meublées à proximité). Vous en trouverez par exemple sur les parcours de randonnée, à la campagne, à la montagne, en dehors des zones urbaines. Voici quelques conseils pratiques pour un séjour en chambre d’hôte. Vous découvrirez la réglementation de ces hébergements, comment les réservez et que faire en cas de litige.
Quelle est la réglementation spécifique aux chambres d’hôte ?
La dénomination « Chambre d’hôte »
Si tout particulier a la possibilité d’ouvrir et gérer des chambres d’hôtes, il doit toutefois respecter une réglementation précise définie par la loi. D’ailleurs, on ne peut employer l’expression « chambre d’hôte » pour désigner un hébergement que si ce dernier respecte scrupuleusement la réglementation en vigueur.
Cette expression, au singulier ou au pluriel, désigne à la fois la chambre en elle-même et le bâtiment d’accueil. Aussi, vous trouverez de plus en plus souvent l’intitulé « Maison d’hôte » pour qualifier le bâtiment et le différencier des chambres. Néanmoins, « Maison d’hôte » ne possède aucune définition officielle.
C’est aussi le cas d’autres dénominations telles que « Château d’hôte », « Appartement d’hôte »… Seule l’expression Chambre d’hôte est reconnue officiellement et soumise au respect de règles.
Les règles définissant une chambre d’hôte
La première caractéristique d’une chambre d’hôte est sa capacité d’accueil. Elle comprend en effet :
- 5 chambres maximum,
- 15 clients maximum accueillis en même temps.
Au-delà de cette capacité, l’établissement est soumis à la réglementation sur les ERP (établissement recevant du public) et à celle sur l’accessibilité des personnes handicapés.
Ensuite, les prestations obligatoires pour les chambres d’hôtes sont également bien définies. Elles incluent :
- La fourniture d’une nuitée avec linge de maison et petit-déjeuner
- L’accès à des WC et une salle d’eau, directement (privatifs) ou indirectement (partagés)
- L’accueil du client par le loueur qui doit habiter sur place
- Le ménage quotidien de la chambre et des sanitaires
De plus, la superficie d’une chambre d’hôte et sa hauteur correspondent aux dimensions légales pour toute chambre d’habitation :
- Superficie minimale de 9m² (beaucoup de chambres d’hôtes font au moins 12m²)
- Hauteur sous plafond de 2,20m
Enfin, l’ensemble des tarifs associés à la chambre d’hôte (dont la taxe de séjour) doit être affiché dans chacune des chambres. Vous trouverez également ces informations sur les tarifs à l’extérieur de l’établissement près de l’entrée principale ainsi qu’à la réception.
D’autres informations peuvent figurer, comme l’accès à une connexion internet et son éventuel coût supplémentaire. Lors de votre départ, le loueur vous remettra une facture détaillée incluant l’ensemble des prestations fournies si le montant total est d’au moins 25€.
La Table d’hôte
La fourniture de repas (hors petit-déjeuner) n’est pas obligatoire avec une chambre d’hôte. Lorsque cette prestation facultative est proposée, on parle de « Table d’hôte ». Il ne s’agit pas d’un restaurant et elle est réservée uniquement aux occupants des chambres. Plusieurs règles encadrent également la prestation de Table d’hôte :
- Un seul menu proposé, le repas se déroule à la table familiale de l’hébergeur
- L’information sur les prix de la prestation est obligatoire et doit être accessible aux occupants des chambres
- Les règles d’hygiène et de sécurité alimentaire s’appliquent
- Le loueur doit être titulaire d’une licence autorisant la vente de boissons alcoolisées (s’il le propose)
Comment choisir et réserver une chambre d’hôte ?
Contrairement aux hôtels, campings, meublés et résidences de tourisme, il n’existe pas de classement des chambres d’hôtes s’appliquant à tous les établissements au niveau national. Vous ne trouverez donc pas d’étoiles par exemple pour catégoriser une chambre d’hôte.
En revanche, certaines bénéficient de labels nationaux connus. Sachez toutefois qu’elles ne sont pas majoritaires, la plupart des propriétaires de chambres d’hôtes gèrent leurs établissements de manière indépendante. Ces derniers sont souvent répertoriés sur les sites internet des offices de tourismes. N’hésitez donc pas à consulter ces sites, dans la catégorie « hébergement » ou « Où dormir ».
Concernant les labels touristiques, deux sont reconnus pour leur fiabilité : Clévacances et Gites de France.
- Le label Clévacances concerne environ 2000 chambres d’hôte sur les 13000 solutions d’hébergement proposées. Un contrôle s’effectue tous les 4 ou 5 ans pour s’assurer du respect de la charte qualité du label. Chaque hébergement possède une ou plusieurs « clés » suivant le niveau de confort et la qualité des prestations. Une clé correspond à un confort simple, 5 clés à des équipements et un environnement exceptionnels.
- Le label Gîtes de France est spécialisé depuis plus de 60 ans dans le tourisme chez l’habitant. Il est donc logique qu’il propose aujourd’hui une liste de chambres d’hôtes de qualité dans toutes les régions ! Vous effectuerez votre sélection parmi plus de 4000 chambres d’hôtes en France métropolitaine, Guadeloupe, Martinique et Réunion. Leur niveau de prestations est classé en nombre d’épis, de 1 épi (le plus simple) à 5 épis (le plus luxueux).
Quels recours en cas de litige ?
Comme avec les autres types d’hébergements temporaires ou de vacances, il arrive que des litiges sur une chambre d’hôte surviennent. Ils concernent principalement :
- L’utilisation injustifiée de l’appellation « Chambre d’hôte »
- Le non-respect de la réglementation sur les chambres d’hôte
- La fourniture d’informations fausses ou mensongères sur l’hébergement
Ces situations, lorsqu’elles sont avérées, entraînent des sanctions pénales pour le loueur. Si vous les constatez, vous avez la possibilité d’effectuer plusieurs démarches :
- En fonction du type de problème rencontré, essayez d’abord de le résoudre à l’amiable avec l’hébergeur.
- Demandez l’appui d’une association de consommateurs pour vous aider dans votre démarche à l’amiable.
- Signaler le problème sur la plateforme SignalConso. La Répression des Fraudes a la possibilité d’intervenir si elle le juge nécessaire.
- Contacter la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP). Vous trouverez sur internet la liste des DDPP et leurs coordonnées. Ce service lancera une enquête auprès de l’hébergeur et, si nécessaire, procédera à une verbalisation.
- Déposer une plainte auprès du Procureur de la République du lieu où est située la chambre d’hôte. Vous adresserez votre courrier au tribunal judiciaire le plus proche de ce lieu. Le site du ministère de la Justice propose un annuaire des tribunaux (recherche par code postal).
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