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Fête des Catherinettes, les origines de cette tradition

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Connaissez-vous la fête des Catherinettes ? Célébrée chaque année le 25 novembre, elle a aujourd’hui un peu perdu de son importance, mais existe encore dans certains milieux ou certaines régions. Voici l’origine de la tradition des Catherinettes.

La coutume des Catherinettes

Qui sont les Catherinettes ? On appelle Catherinette toute jeune femme célibataire d’au moins 25 ans. Les catherinettes sont célébrées chaque année le 25 novembre, jour de la Sainte Catherine, sainte patronne des jeunes filles célibataires.

Auparavant, elles devaient ce jour-là faire le vœu de trouver un mari et se faire remarquer en portant un chapeau aux couleurs diverses dont le jaune et le vert. Sainte Catherine et Saint Nicolas étaient considérés comme les protecteurs des jeunes gens célibataires.

Qui était Sainte Catherine ?

A l’origine, le 25 novembre marque la Fête de la Sainte Catherine. Il s’agit d’une célébration religieuse datant du 10e siècle et rappelant le martyre de Catherine d’Alexandrie. La légende dit que cette jeune fille chrétienne fut décapitée à l’âge de 18 ans à Alexandrie, au début du 4e siècle, après avoir subi le supplice de la roue. Son existence n’a jamais été avérée, mais son mythe s’est propagé en Occident à partir de la période des Croisades.

Origine et évolution de la tradition

En Europe, un certain nombre d’églises possède une statue ou une image de Sainte Catherine. Traditionnellement, depuis le Moyen-Age, les jeunes femmes célibataires viennent honorer son effigie le 25 novembre et changer sa coiffe. Il était aussi d’usage qu’elles portent elles-mêmes une coiffure contenant du vert et du jaune, ces deux couleurs symbolisant la connaissance et la foi. La couleur verte se retrouvait dans l’auréole que certains artistes avaient représentée au-dessus de sa tête, avec le blanc (symbole de la virginité) et le rouge (symbole du martyre). Ce rituel a donné lieu à l’expression « coiffer Sainte Catherine ». A la période contemporaine, il est de coutume que les Catherinettes portent des chapeaux multicolores et originaux.

A Paris comme dans toutes les régions de France, un bal des catherinettes était organisé pour toutes les filles célibataires en quête d’un mari… elles devaient se faire remarquer en portant un chapeau excentrique. Au 20e siècle, les maisons de haute couture organisaient, jusque dans les années 1980, des fêtes pour cette occasion, qui se poursuivaient dans la rue avec les cortèges de catherinettes et se finissaient dans les bals. Certaines le font encore.

Par ailleurs, à partir des années 1920, celles qu’on surnommait les « midinettes » (employées dans la mode) avaient pris l’habitude, dans le quartier du Sentier à Paris, de fleurir une statue de Sainte Catherine. Elles étaient bien sûr coiffées de manière excentrique mais toujours soigneusement.

La Fête des Catherinettes aujourd’hui

Aujourd’hui, l’évolution des meurs et de la société a fait décliner cette fête des catherinettes. En effet, elle est parfois jugée sexiste et critiquée pour stigmatiser les jeunes femmes célibataires. De plus, le mariage a lieu de plus en plus tard puisque les femmes se marient maintenant vers 36 ans et les hommes vers 38 ans ! Par ailleurs, de nombreux jeunes gens vivent en couple sans être mariés, d’autres vivent plus longtemps chez leurs parents notamment à cause des études.

Malgré tout, la fête existe encore surtout dans les petites communes et dans certaines entreprises, où c’est l’occasion d’organiser des événements festifs et joyeux en début d’hiver. Dans les grandes villes comme Paris, de grands magasins continuent de perpétuer la tradition. Car Sainte Catherine est devenue la sainte patronne de plusieurs métiers, dont ceux de couturier(ère), tailleur et modiste. La mairie de Paris a même l’habitude de recevoir les catherinettes de la haute couture, afin de mettre en valeur le savoir-faire de la profession.

Des foires populaires en lien avec la Sainte Catherine ont toujours lieu dans diverses villes de France. L’une des plus connues et des plus anciennes se tient à Vesoul (Haute-Saône), depuis la fin du 13e siècle ! Elle attire quelques dizaines de milliers de personnes chaque année pour déguster le pain d’épice local et assister au défilé des Catherinettes, qui doivent porter le fameux chapeau aux couleurs jaune et verte. L’une des autres foires de la Sainte-Catherine remontant au Moyen-Age se déroule à Salernes dans le Var, on en trouve aussi à Cambrai dans le Nord ou encore Saint-Galmier dans la Loire. Dans cette dernière commune, la foire agricole amène jusqu’à 36 000 personnes pour la seule journée du 25 novembre.

La fête de la Sainte-Catherine hors de France

Au Canada francophone et particulièrement au Québec, la Sainte-Catherine concernait les femmes de 32 ans ou plus encore célibataires. C’est aussi toujours l’occasion de préparer la « tire de la Sainte-Catherine », bonbon mou préparé avec de la mélasse et du sucre. Cette tradition daterait du 17e siècle, lorsque sainte Marguerite Bourgeoys, enseignante à Montréal, aurait inventé cette friandise pour motiver les enfants à venir à l’école et choisi le jour de la célébration de Catherine d’Alexandrie.

En Grande-Bretagne, on cuisine à cette même date des Cattern Cakes ou biscuits de la Sainte-Catherine, parfumés au carvi. Autrefois, les dentellières et fileuses, dont Catherine était la sainte patronne, profitaient d’un jour de congé accordé le 25 novembre pour acheter ces fameux gâteaux.

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